Les années de résidence peuvent être une période d’épanouissement personnel et professionnel. Cependant, les facteurs de stress liés aux nouvelles responsabilités cliniques, les contraintes de temps, le manque de sommeil et l’évaluation constante dont on fait l’objet peuvent aussi entraîner un manque de confiance, du cynisme et des symptômes d’épuisement professionnel.
J’ai commencé à m’intéresser à la santé et au bien-être des résidents pendant ma propre formation et j’ai continué d’explorer ce thème tout au long de ma carrière. Voici quelques suggestions pour conserver sa résilience et son authenticité et garder le sourire pendant la résidence.
Essayez de maintenir un « lieu de contrôle interne ». Cherchez à contrôler ce que vous pouvez plutôt que d’accepter ce qui vous arrive de façon passive. Planifiez les stages obligatoires et facultatifs, l’accès à des superviseurs particuliers, les demandes de garde, les congés, les conférences et les congés d’études à l’avance. Faites en sorte de toujours avoir quelque chose de prévu dans votre calendrier.
Dessinez un « diagramme de confiance en vous ». Faites un cercle et divisez-le en 4 parts : travail (carrière), amour (toutes vos relations), divertissement (ce qui vous procure du bonheur en dehors du travail) et esprit (croyances spirituelles et valeurs personnelles). Quelle place occupe chaque part dans votre vie? Vos objectifs sont-ils équilibrés? Mettez ce dessin sur votre réfrigérateur pour vous rappeler où vous en êtes et visualiser ce qu’il vous reste à faire pour atteindre un état de plénitude et d’authenticité.
Échangez avec les autres. La meilleure stratégie pour gérer les facteurs de stress liés à la résidence, c’est d’entretenir des relations significatives. Donnez la priorité à votre vie sociale et familiale (sorties, passe-temps partagés, voyages). Utilisez les médias sociaux pour rester en contact avec vos proches lorsque vous êtes de garde ou lorsque vous avez beaucoup à faire. Conservez des amitiés en dehors du monde médical. Soutenez les membres de votre équipe et demandez de l’aide au besoin. Si vous vous sentez dépassé·e, votre association provinciale de résidents peut vous indiquer des ressources et vous fournir des conseils professionnels, et ce, en toute confidentialité.
Ne négligez pas votre corps. Manger, dormir et même aller aux toilettes peuvent être de véritables défis au quotidien pour les résidents. Faites le point avec votre corps chaque fois que vous vous lavez les mains. Quels signes de stress vous envoie-t-il? Appliquez les conseils de bien-être que vous donneriez à vos patients. Trouvez un médecin de famille. Même si vous êtes très occupé·e, prenez le temps de faire de l’exercice, de bien manger et d’optimiser votre sommeil. Trouvez des stratégies de régulation du stress qui vous conviennent : pleine conscience, yoga, prière, médication, athlétisme, projets artistiques et temps dans la nature.
Connaissez vos droits. Lisez attentivement votre contrat ou votre convention collective pour clarifier vos fonctions professionnelles ainsi que les politiques en matière de harcèlement ou de problèmes liés au travail. Renseignez-vous sur les prestations, y compris les congés d’étude, de maladie ou parentaux, les accommodements pour les besoins spéciaux, et l’accès aux centres de conditionnement physique, aux bibliothèques et aux ressources gratuites pour étudier ou préparer vos examens.
Renseignez-vous sur vos cas. S’informer sur un sujet lorsqu’il est immédiatement pertinent pour les soins aux patients est non seulement une bonne source de motivation, mais cela permet aussi de situer les principes cliniques dans un contexte concret dont vous vous souviendrez.
Tenez un journal. Inscrivez vos pensées, vos sentiments, vos dilemmes éthiques et vos « premières fois » (premier accouchement, premier décès d’un patient, première erreur clinique). Vous pensez sans doute que vous vous souviendrez des difficultés et des moments marquants que vous allez vivre pendant votre formation, mais ce ne sera probablement pas le cas. Le fait de noter ses observations, même courtes, sur son évolution en tant que médecin de famille est un bon moyen de faire le point avec soi-même et de gérer les situations stressantes (ou inspirantes).
Enseignez avec générosité et patience. Cela concerne les résidents, étudiants en médecine et autres collègues juniors. La façon dont nous nous traitons les uns les autres peut soit contribuer à perpétuer les abus sur le lieu de travail et le cursus caché, soit nous rendre humains, nous et notre profession.
N’ayez pas peur de dire non. Si une demande ne vous semble pas convenable, qu’elle vous met mal à l’aise ou qu’elle n’est pas raisonnable, vous avez parfaitement le droit de la remettre en cause.
Vivez dans l’instant, mais analysez vos options. De nombreux résidents pensent que la seule façon de « survivre » à la formation, c’est de se projeter dans l’avenir et de négliger le présent. En même temps, il est réconfortant de savoir que la formation médicale offre beaucoup d’options que n’ont pas la plupart des professionnels (p. ex., enseignement, rédaction, recherche, conseil, voyages, bénévolat, plaidoyer). Faites preuve de créativité lorsque vous planifiez vos objectifs. La plupart des programmes disposent de conseillers pédagogiques, qui pourront vous aider à identifier votre raison d’être et ce qui vous procure du plaisir dans votre travail comme dans votre vie personnelle, et ce, de façon durable.
Vous allez devoir chercher à atteindre un équilibre et à poursuivre votre croissance personnelle tout au long de ces années de formation passionnantes (et après). Plus une personne est empathique, réfléchie, créative et épanouie, plus elle sera une bonne soignante et citoyenne du monde.
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