Notre objectif était d’estimer l’association d’un traitement par agonistes des récepteurs du peptide-1 de type glucagon (glucagon-like peptide 1, GLP-1) avec l’incidence de contenu gastrique visible par endoscopie malgré le jeûne préopératoire.

Nous avons examiné les dossiers des œsophagogastroduodénoscopies (OGD) réalisées dans notre établissement entre 2019 et 2023 et déterminé la présence de contenu gastrique résiduel à partir des notes d’intervention et des images enregistrées. Nous avons comparé les patient·es prenant des agonistes du GLP-1 au moment de l’intervention (groupe GLP, 90 procédures) avec les patient·es qui ont commencé un traitement par agonistes du GLP-1 dans les 1000 jours suivant l’OGD (groupe témoin, 102 procédures). Nous avons exclu les procédures d’urgence sans jeûne, les procédures combinées OGD/coloscopie et les patient·es présentant une gastroparésie connue ou une chirurgie gastrique antérieure. Nous avons estimé l’association entre le traitement par agonistes du récepteur GLP-1 et le contenu gastrique résiduel à l’aide d’un modèle linéaire généralisé à effets mixtes ajusté en fonction des facteurs de confusion.

Par rapport aux témoins, la cohorte GLP était plus âgée, de statut physique selon l’American Society of Anesthesiologists plus élevé et présentait une incidence plus élevée de nausées et de diabète. L’indice de masse corporelle et la durée du jeûne étaient comparables entre les groupes. Du contenu gastrique visible a été documenté dans 17 procédures dans le groupe GLP (19 %) et dans cinq procédures dans le groupe témoin (5 %), avec un rapport de cotes ajusté associé de 5,8 (intervalle de confiance à 95 %, 1,7 à 19,3; P = 0,004). Il y a eu cinq cas d’intubation endotrachéale urgente dans le groupe GLP vs un cas dans le groupe témoin et un cas d’aspiration pulmonaire vs aucun dans le groupe témoin.

Chez la patientèle à jeun, le traitement par agonistes des récepteurs du GLP-1 a été associé à une incidence accrue de contenu gastrique résiduel, ce qui pourrait entraîner un risque supplémentaire d’aspiration pulmonaire périprocédurale.