Effet de la kératoplastie sur la qualité de vie des patients atteints de kératocône

Le kératocône est une pathologie progressive qui touche principalement les adolescents et les jeunes adultes [1]. Il s’agit de l’ectasie cornéenne la plus fréquente ; la prévalence généralement retenue est de 1 sur 2000 dans la population générale [2]. Avec l’évolution du kératocône la cornée s’amincit et des cicatrices apparaissent au niveau du cône ; l’atteinte est le plus souvent asymétrique [1], [2], [3]. Ces changements proviennent d’une désorganisation progressive du collagène et de la matrice extracellulaire ainsi qu’à une augmentation de l’apoptose des kératocytes dans le stroma [4].

Le kératocône est une maladie multifactorielle actuellement seuls trois facteurs de risque font consensus : le rayonnement ultraviolet, le frottement des yeux et la présence d’atopie [3]. L’implication d’autres facteurs dans l’évolution du kératocône est également discutée, comme une transmission génétique, l’obésité ou des facteurs environnementaux [5], [6], [7].

Les déformations cornéennes causées par le kératocône produisent des aberrations optiques (AO) de haut degré. Malgré une correction optique adaptée elles impactent la qualité de la vision et altère la qualité de vie des patients [8]. Lorsque le kératocône est stable, une adaptation en lentilles peut être proposée. Dans les premiers stades, on proposera plutôt des lentilles hybrides ou rigides alors que pour des stades avancés on leur préférera des lentilles sclérales [9]. La stabilisation d’un kératocône évolutif est possible à un stade précoce grâce au cross-linking. Plusieurs types de protocoles existent avec des taux de réussite élevés [10], [11], [12] ; bien que le Gold standard reste le protocole epithelium-off. Lorsque l’amincissement cornéen est trop important ou la transparence cornéenne trop atteinte une greffe de cornée peut être proposée [13].

La kératoplastie transfixiante (KT) était la procédure la plus réalisée pour les greffes de cornée. Elle consistait à remplacer la cornée dans toute son épaisseur [14]. La technique de greffe lamellaire a rapidement remplacé les greffes pénétrantes dans les cas où la maladie cornéenne n’implique pas l’endothélium [15]. Cette technique vise à remplacer uniquement le stroma cornéen et minimiser la greffe de la couche endothéliale saine non affectée. Les résultats cliniques sont alors meilleurs en évitant le risque de rejet endothélial et conservant la densité cellulaire des patients. Au niveau post opératoire cela permet aussi de ne pas recourir aux immunosuppresseurs et aux corticoïdes ; ce qui diminue les risques de cataractes, infections et glaucome [16]. Ce qui est une grande avancée car dans la KT le rejet endothélial est une cause majeure d’échec de greffe.

L’évaluation de la qualité de vie des patients est le plus souvent étudiée via des questionnaires de qualité de vie. Dans cette étude nous comparerons la qualité de vie de patients atteints de kératocône (stades précoces ou avancés) et de patients ayant eu un kératocône traité par greffe de cornée. Le but est de montrer que la kératoplastie améliore la qualité de vie des patients comparé à ceux avec un kératocône de stade avancé. Notre hypothèse secondaire est que la kératoplastie permet de diminuer les AO de haut degré et la transparence cornéenne par rapport aux stades avancés.

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