Diagnostiquer le syndrome post-COVID-19 (COVID-19 de longue duree) chez ladulte [Pratique]

L’Organisation mondiale de la Santé a publié une définition de cas pour le syndrome post-COVID-19 (COVID-19 de longue durée)

L’Organisation mondiale de la Santé a fait appel à des personnes ayant une expérience vécue de la maladie et à des cliniciens pour établir cette définition de la COVID-19 de longue durée par un consensus Delphi: symptômes qui durent plus de 3 mois après une infection probable ou confirmée par le SRAS-CoV-2, qui persistent au moins 2 mois et qui ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic1. Néanmoins, la sensibilité, la spécificité et la valeur prédictive positive et négative de critères diagnostiques définitifs restent à déterminer.

Environ 1,4 million de personnes au Canada ont été atteintes de la COVID-19 de longue durée

L’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 de 2022 a révélé que près de 15 % des adultes au pays ayant des antécédents d’infection probable ou confirmée par le SRAS-CoV-2 présentaient des symptômes persistant au-delà de 3 mois2, avec une part plus large de femmes (18,0 %) que d’hommes (11,6 %)2. En 2022, les résultats d’une méta-analyse et revue systématique portant sur le début de la pandémie, caractérisé par des variants plus virulents, ont retrouvé une prévalence mondiale de la COVID-19 de longue durée de 43 %, qui différait entre les personnes hospitalisées (54 %) et les autres (34 %)3. La prévalence actuelle pourrait donc être beaucoup plus basse, étant donné que les taux élevés de vaccination, l’évolution des traitements et la moindre virulence des variants entraînent une maladie moins grave dans l’ensemble3.

La COVID-19 de longue durée est un syndrome systémique

Cette caractéristique serait associée à l’expression dans différents organes des récepteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ECA2), utilisés par le SRAS-CoV-2 pour pénétrer dans les cellules4. Plusieurs mécanismes pathophysiologiques pourraient contribuer à la COVID-19 de longue durée, notamment les lésions cellulaires, la persistance de l’inflammation ou de la virémie, l’auto-immunité et un état procoagulant4.

La COVID-19 de longue durée peut toucher la plupart des systèmes organiques

Le syndrome bouleverse le fonctionnement et le bien-être des patients au quotidien3,4. Plus de 100 symptômes de la COVID-19 de longue durée ont été déclarés. Par ailleurs, le sexe féminin semble être un facteur de risque indépendant. Les symptômes les plus fréquents qui peuvent être traités comprennent la fatigue (23 %–63 %), l’anxiété et la dépression (23 %–46 %), la dyspnée (11 %–43 %), les troubles du sommeil (11 %–31 %) et les palpitations (6 %–22 %)3,4.

Beaucoup de personnes atteintes de la COVID-19 de longue durée ont des symptômes persistants

De nombreuses personnes guérissent de la COVID-19 de longue durée, mais certaines continuent de souffrir de symptômes au point de ne pas pouvoir reprendre une activité à temps plein au bout de 1 an2,5. Une étude longitudinale de cohorte publiée en 20225 a suivi 1192 personnes hospitalisées à Wuhan (Chine) ayant survécu à la COVID-19: 68 % présentaient au moins 1 symptôme 6 mois après l’infection; cette proportion avait diminué à 55 % après 2 ans. Parmi les participants qui occupaient auparavant un emploi, 21 % n’avaient pas repris le travail5, ce qui correspond à la proportion de personnes au Canada ayant déclaré que leurs symptômes restreignaient souvent ou toujours leurs activités quotidiennes2.

Footnotes

Intérêts concurrents: Kieran Quinn a été directeur scientifique adjoint de l’Ontario COVID-19 Science Advisory Table du 8 août au 30 septembre 2022. Il est actuellement le directeur scientifique adjoint du Comité consultatif scientifique ontarien des urgences de santé publique. Il a reçu des bourses des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) par l’entremise de son institution pour étudier les effets à long terme de la COVID-19. Il a été conseiller pour le Groupe de travail sur la condition post-COVID-19 de la Conseillère scientifique en chef du Canada. Fahad Razak détient une bourse salariale comme lauréat de la bourse Graham Farquharson en application des connaissances de la PSI Foundation. Il est à l’emploi de Santé Ontario et était employé par Santé publique Ontario pendant la rédaction de ce manuscrit. Des bourses pour étudier la COVID-19 (non liées au présent article) lui ont été accordées par les IRSC, le Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées, l’Université de Toronto (Département de médecine, Hôpital St. Michael et Centre des sciences de la santé Sunnybrook), l’Alliance de recherche numérique du Canada (projet pilote Champion de données) et le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Angela Cheung a reçu des bourses des IRSC (versées à son institution) pour CANCOV (étude observationnelle plateforme de la COVID-19 au Canada) et RECLAIM (essais cliniques multi-centriques à répartition aléatoire sur une plateforme adaptative pour les interventions en COVID-19 de longue durée au Canada), dont le médicament à l’étude et le placebo sont fournis par MediciNova. Angela Cheung a conseillé l’Ontario COVID-19 Science Advisory Table, l’Agence de la santé publique du Canada, l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 et le Groupe de travail sur la condition post-COVID-19 du Canada de la Conseillère scientifique en chef. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.

Cet article a été révisé par des pairs.

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