Variations anatomiques du sinus ethmoïdal des patients opérés de dacryocystorhinostomie au centre hospitalier Hassan II de FES (étude de 215 patients)

Elsevier

Available online 21 September 2022

Journal Français d'OphtalmologieRésuméIntroduction

Bien que plusieurs études aient cherché à identifier les causes d’échec de la chirurgie par dacryocystorhinostomie (DCR), le sinus ethmoïdal reste une source d’échec sous-estimée et peu décrite.

Objectif

Étudier les rapports du sinus ethmoïdal et notamment la cellule « Agger nasi », avec la fosse lacrymale dans la population nord africaine maghrébine peu décrite dans la littérature. Cette étude est basée sur les résultats de l’analyse préopératoire de la dacryotomodensitométrie.

Patients et méthodes

L’analyse d’images de dacryotomodensitométrie préopératoires des patients opérés pour une dacryocystorhinostomie pendant une période de 7 ans allant de janvier 2011 à décembre 2017. Les rapports ont été étudiés selon la classification suivante ; type I : les cellules ethmoïdales n’atteignent pas la crête lacrymale postérieure ; type II : les cellules ethmoïdales s’étendent en avant de la crête lacrymale postérieure, mais n’atteignent pas le bord antérieur de l’os lachrymal ; Type III : les cellules ethmoïdales sont situées en avant de la suture osseuse lacrymale.

Résultats

Deux cent quinze dacryotomodensitométries ont été analysées. La morphologie du sinus ethmoïdal est classée type 1 dans 33,5 %, dans 42,32 %, elle est classée type 2 et sont classé type 3 dans 24,18 %. L’analyse scanographique était symétrique dans 87,5 %, et asymétrique dans 12,5 %.

Conclusion

La planification et la réalisation de la dacryocystorhinostomie doivent prendre en compte le type III qui peut être présent dans 25 % des cas. Pourtant, devant l’échec chirurgical, une dacryotomodensitométrie doit être systématique à la recherche d’une antéposition des cellules ethmoïdales.

SummaryIntroduction

Although several studies have tried to identify the causes of failure of dacryocystorhinostomy (DCR) surgery, the ethmoid sinus remains an underestimated and little described source of failure.

Objective

To study anatomical relationship between the ethmoidal sinus, particularly the “Agger nasi” cell, with the lacrimal fossa in the North African population, little described in the literature. This study is based on the results of preoperative analysis of dacryo-computed tomography.

Patients and methods

Analysis of preoperative computed tomography images of patients undergoing dacryocystorhinostomy over a 7-year period from January 2011 to December 2017. Anatomical relationships were studied according to the following classification: type I: No ethmoid cells located anteriorly to the posterior lacrimal crest on transverse images; type II: ethmoidal cells extending anteriorly to the posterior lacrimal crest, but not reaching the anterior edge of the lacrimal bone; Type III: ethmoidal cells located anterior to the lacrimal bone suture.

Results

Two hundred and fifteen preoperative computed tomography images were analyzed. The morphology of the ethmoid sinus was classified as type 1 in 33.5%, type 2 in 42.32% and type 3 in 24.18%. Computed tomography analysis was symmetrical in 87.5% and asymmetrical in 12.5%.

Conclusion

During dacryocystorhinostomy, the surgeon must take into consideration type III, which can be present in 25% of cases. In the case of surgical failure, a dacryo-CT must be performed to rule out such anterior positioning of the ethmoid cells.

Introduction

Le sinus ethmoïdal, en tant qu’élément du système des sinus paranasaux, fait partie des sites anatomiques mal décrits du corps humain. Ceci est probablement dû à sa variation individuelle considérable [1]. Il y a 6 à 16 cellules ethmoïdales par côté [1], [2], et parmi ces cellules, on retrouve la cellule « Agger nasi » la plus antérieure et la plus rapportée dans la littérature, elle est présente dans 78 à 100 % des cas, et cette partie du sinus ethmoïdale est de disposition variable, elle doit être enlevée lors des procédures de dacryocystorhinostomie que cela soit par voie externe ou endonasale, si elle s’interpose lors de l’ostéotomie [3]. L’une des causes de l’échec de la dacryocystorhinostomie est de faire une ouverture dans une cellule ethmoïdale plutôt que dans le nez et d’anastomoser le sac lacrymal à la muqueuse ethmoïde [4].

Initialement, la tomodensitométrie (TDM) était un examen paraclinique important avant la dacryocystorhinostomie, vu qu’il permet d’étudier la morphologie du sinus ethmoïdal, de détecter toute variation anatomique de ses cellules qui peut être source de confusion pour le chirurgien lors de la réalisation d’une dacryocystorhinostomie (DCR) [5]. Par ailleurs, les recommandations actuelles sont pour la réalisation d’une dacryotomodensitométrie avant une DCR par voie endonasale, mais pas systématiquement avant une DCR par voie externe.

Le but de ce manuscrit est d’évaluer la morphologie des cellules ethmoïdes et leurs rapports avec la fosse lacrymale sur la base d’une analyse préopératoire par dacryotomodensitométrie dans la population nord africaine maghrébine peu décrite dans la littérature.

Section snippetsPatients et méthodes

Notre étude s’est basée sur l’analyse d’images de dacryotomodensitométrie préopératoires des patients opérés pour une dacryocystorhinostomie pendant une période de 7 ans allant de janvier 2011 à décembre 2017. Les patients qualifiés avaient un diagnostic initial de sténose idiopathique du canal lacrymal et aucun n’avait de pathologie évidente des sinus paranasaux. Les examens de dacryotomodensitométrie ont été réalisés en coupes axiales jointives de 2,5 mm. Nous avons analysé la relation des

Résultats

Durant cette période 215 patients sont inclus. 181 patients (84,18 %) sont des femmes, et 34 (15,82 %) de sexe masculin. L’âge moyen est de 48 ans.

La morphologie du sinus ethmoïdal la plus rencontrée était le type II, observé chez 42,32 % (n = 91), suivi du type I qui a été retrouvé chez 33,5 % (n = 72). Le plus gros sinus ethmoïdal (type III) était retrouvé chez 24,18 % (n = 52).

27 patients (12,5 %) présentaient une asymétrie de l’anatomie ethmoïdale bilatérale ; la plus fréquente était la présence

Discussion

Les cellules ethmoïdales sont connues pour être variables dans leur nombre, leur taille et leur position, allant de six grandes cellules de chaque côté à 16 petites [1]. La relation étroite des cellules ethmoïdales avec la fosse du sac lacrymal est analysée depuis longtemps. Ainsi, la connaissance de l’anatomie individuelle des sinus ethmoïdaux est indispensable aux opérateurs pour les interventions du système naso-lacrymal notamment la dacryocystorhinostomie que cela soit par voie externe ou

Conclusion

Sur la base de nos résultats obtenus, lors des dacryocystorhinostomies, nous serons confrontés à une antéposition des cellules ethmoïdales dans les 2 tiers des cas et particulièrement au type 3 chez 1 patient sur 4. Par ailleurs devant tout échec de la chirurgie que cela soit par voie externe ou par voie endonasale, le bilan doit comporter systématiquement une TDM pour une meilleure compréhension de l’anatomie locorégionale.

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Références (15)J. Hartikainen et al.Prospective randomized comparison of external dacryocystorhinostomy and endonasal laser dacryocystorhinostomy

Ophthalmology

(1998)

S.M.A. Rquez et al.Development of the ethmoid sinus and extramural migration: the anatomical basis of this paranasal sinus

Anat Record

(2008)

M.J. Lee et al.Surgical outcomes of external dacryocystorhinostomy and risk factors for functional failure: a 10-year experience

Eye (Lond)

(2017)

K.I. Woo et al.Characteristics of intranasal structures for endonasal dacryocystorhinostomy in Asians

Am J Ophthalmol

(2011)

W.K. Blaylock et al.Anterior ethmoid anatomy facilitates dacryocystorhinostomy

Arch Ophthalmol

(1990)

I. Rózyło-Kalinowska et al.Types of ethmoid sinus morphology on the basis of computed tomography examination

Folia Morphol (Warsz)

(2003)

S.W. Park et al.Anatomical relation between anterior ethmoidal sinus and lacrimal sac fossa on high resolution CT

J Korean Radiol Soc

(2000)

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